Atelier M :

....M comme Marie ou M comme marathon


les supports prêts, je part pour 3 jours et deux nuits d'atelier chez une amie : Marie  reçoit pour l'occasion plusieurs artistes.
La pression est grande, Pascal m'aide a charger mon matériel dans sa voiture ; ça tient à peine:
j'ai prévu les 3 grands formats
3 B3
chevalets
boîtes à peintures
bâches
une brosse a dents et quelques culottes !

Nous travaillerons jusqu'à des 4heures du matin reprenons vers les  8h/8h30 ), sortiront les 3 grands formats + 6 b3= 9 toiles !!! Objectif , pulvérisé.

Pascal vient en cours de route jeter son oeil expert dans l'affaire...j'avance par accoups...c'est physique, très physique...je jette mes toiles par terre, j'applique mes couleurs avec un rouleau d'imprimeur, directement sur la toile, j'essuie , je m'essouffle,....
Marie veille au grain, elle m'accouche...dans la douleur ! Je fini après quelques renâclement à suivre ses indications...elle a raison, elle sait...me laisse partir dans mes intuitions et d'un simple conseil m'empêche de me perdre...c'est violent.
Entrer dans la matière, se jeter dans la couleur...m'épuisent, je parle beaucoup, je quitte mes toiles pour aller me rincer l'oeil dans les toiles des autres. Quand la main me démange je pose sur mon chevalet un B3 et je me fais un "homme"....je respire, ça je sais faire, je me rassure...
Pour mieux retourner à mes doutes...je vacille ivre de térébenthine, dehors il fait sombre et froid, ici, partout des bâches et des oeuvres. C'est parfois suffocant...mais les retours entre les uns et les autres m'aident à sortir de moi même.
S'ajoute le chaos culinaire et éthylique ( le deuxième jour, je ralentie sur tout ça....). Dans le marathon, ne restent que trois coureurs de fond .On s'écroule dans un grand lit...entourés d'oeuvres .....encore.




Incroyable Marie, qui nous ouvre sa porte et nous laisse piocher dans son matériel rangé à la perfection, dans son frigo et sa cave, nous nous glissons dans son lit, sa salle de bain, ses enfants passent la tête timidement dans le salon/atelier de leur maison,  envahis , non pire, chassés...ils ont l'air presque heureux et fiers de leur "mère-pas-comme-les-autres". Les élèves de Marie passent aussi, les uns après les autres, nous ravitailler, boire un café, respirer les odeurs de l'atelier. et Puis aussi, des journalistes ou de simples curieux, tous amateurs d'art et de Marie !